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Contribuer à l’inscription du documentaire dans la perspective du cinéma, quelqu’en soit le vecteur de communication, est le projet de Traverses et de ses contributeurs. C’est à dire asseoir le statut de ce genre qui souffre des assimilations avec le travail de presse dont la logique est essentielle mais différente ou avec l'industrie télévisuelle de programmes trop encline à le considérer, audience oblige, comme une des modalités du divertissement. La démarche de la revue n’est donc pas sans intégrer une dimension militante au profit de ce genre cinématographique.
Réfléchir sur le regard, impose une réflexion sur la forme et la revue s’engage dans cette perspective.
Nous espérons que ces écrits, dont certains sont de l’ordre de la recherche, contribueront à considérer le documentaire tel qu’il s’est construit et tel que nous l’espérons dans ses mises en œuvre : lire la réalité malgré l’apparence, assumer un rapport créatif au monde, induire du doute devant les faits, renverser les termes, introduire le poétique comme regard complexe sur le réel.
Arnaud de Mezamat
#2-De la finitude de notre monde
L’anthropocène, ce concept qui désigne l’ère géologique dans laquelle nous vivons, dont le nom fait encore débat parmi les scientifiques mais dont les symptômes paraissent jour après jour plus évidents, invite à repenser l’homme et la nature ensemble, dans leurs interactions et leurs entrechocs, pour prendre la mesure de l’incidence humaine sur le désordre environnemental planétaire qui se joue sous nos yeux.
Dans l’urgence, les problématiques posées par l’anthropocène exhortent à remettre en question et à réinventer nos façons d’habiter le monde et de le raconter. Elles remuent inévitablement les fondements du cinéma documentaire en ce sens qu’elles interrogent autant sa capacité de représentation et d’impact que le sens même de sa pratique, de la responsabilité et de l'éthique du cinéaste, jusqu’à la propre matérialité du film qui appelle à une nouvelle écologie des moyens de production.
Éditorial : De la finitude de notre monde
Le documentaire et la catastrophe environnementale : requiem pour un monde inhospitalier
François-Xavier Destors
Régis Briday
Des documentaires sans documents ? L’éco-cinéma et le toxique
Karl Schoonover
De la fiction au documentaire : le sublime toxique comme esthétique de l’Anthropocène
Alfonso Pinto
Des faits au spectacle : le documentaire et le changement climatique
Angi Buettner
cognition, émotion et narration
Ib Bondebjerg
Le documentaire, l’agro-alimentaire et les angoisses écologiques
Pat Brereton
À la recherche du bleu perdu : le paysage dans le documentaire de Jia Zhangke
Camilo Soares
Entretien avec Boris Svartzman
François-Xavier Destors
Cinéma de la vivance - Images à chercher, s’efforcer, à faire, à panser, à penser, toujours
Caroline Parietti & Cyprien Ponson
DÉTOURS
les rubriques de Film-documentaire.fr
Marie-José vous attend à 16h,
de Camille Ponsin
Tenter de pénétrer le temps d’un film dans la complexité d’un génocide s’avère un défi ambitieux pour tout cinéaste et il est rare, surtout lorsque l’événement s’invite encore dans l’actualité, de dégager du sens là où les images de la violence extrême le noient souvent dans la confusion. Consacré au Darfour, le documentaire de Camille Ponsin, réalisateur habitué aux lauriers du festival de Biarritz et lauréat de la sélection nationale du FIPADOC 2022, réussit pourtant ce tour de force avec une justesse exemplaire.

Anne GEORGET et Christine CAMDESSUS
« Inscrire le FIPADOC dans la chaîne de valeur du documentaire »
À quelques semaines de la première édition du FIPADOC, nouveau festival qui succède au FIPA, mais consacré à part entière aux documentaires, sa présidente Anne Georget et sa déléguée générale, Christine Camdessus ont accordé en avant-première un entretien à Film-documentaire.fr. La sélection du FIPADOC sera annoncée lors de la seconde semaine de janvier.
À propos du livre André S. Labarthe,
regard secret de Pierre-Emmanuel Parais
par Estelle Fredet
2021 commémore le quatre-vingt-dixième anniversaire de la naissance d’André S. Labarthe (disparu en 2018). À cette occasion nous donnons un regain d’éclairage au court ouvrage que Pierre-Emmanuel Parais a consacré au cinéaste (André S. Labarthe, regard secret, 160 p, © 2020). Ce livre très intéressant à bien des égards et d’une belle plume propose un parcours singulier dans l’œuvre de Labarthe.
Nous avons suggéré à la réalisatrice Estelle Fredet, auteure d’un remarqué Il était une fois André S. Labarthe (2009), de le lire et de nous en parler. En retour, elle nous livre dans un essai son parcours personnel dans cet ouvrage et dans l’œuvre de ce cinéaste dont elle fut proche.